Scolarité poétique!

Un étudiant étranger à un étudiant québécois : «Peux-tu m’expliquer la contribution d’Émile Nelligan envers le Québec?»

L’étudiant québécois, de lui répondre : «Nelligan? Le chanteur français des années 60?»

La poésie est méconnue et marginale depuis qu’elle est née via le bouche-à oreille des troubadours, il y a plusieurs siècles. Aujourd’hui, les rares amateurs de ce genre littéraire sont souvent plus âgés que la population étudiante universitaire, ce qui est navrant, surtout lorsqu’on constate qu’on peut diviser, assez facilement, cette même population en quatre types de poètes distincts.

D’abord, le poète motivé en est un relativement fréquent au sein des universités. Très préoccupé par ses résultats scolaires et par son avenir professionnel, ce poète a le cerveau constamment en prose et s’implique souvent dans la vie étudiante. Ambitieux, il est un meneur dans les travaux en équipe, alors qu’il s’assure que tous les membres travaillent. Aussi, il est organisé et profite de chaque seconde de son aventure universitaire. Le poète motivé possède une vie en quatrains, c’est-à-dire que tout est planifié au quart de tour, autant à l’école que dans ses activités extérieures.

Ensuite, le poète silencieux est un peu plus discret que le premier type. Il fait sa petite affaire sans se préoccuper des autres. Sa poésie est oculaire, alors que ses yeux en disent plus que sa bouche, mais ne lui empêche pas d’obtenir de bons résultats scolaires. Plus lunatique, il est très méthodique et on pourrait dire de lui qu’il écrit toujours sa vie en alexandrins, soit dans la conformité la plus complète.

Puis, le poète indifférent, qui écrit sa prose avec des crayons de couleurs, a des préoccupations plus importantes que l’école dans sa vie. Sa poésie est plus parascolaire que les autres et le fait de s’inscrire à l’université relève souvent de son entourage plus que de lui-même. Ce type de poète déplace, habituellement, beaucoup d’air et le plaisir est plus important que les bonnes notes dans son cas.

Finalement, le poète sans muse manque complètement d’inspiration. Il cherche un sujet qui le passionne et il possède généralement peu d’intérêt envers les études. Il s’agit d’un poète sans poésie qui efface constamment ce qu’il écrit, un poète à la recherche de sa voie, de sa muse et d’une audience quelconque.

Alors, de quel type de poète êtes-vous?
«Qu’est-ce qu’un poète, si ce n’est un traducteur, un déchiffreur ?» Charles Baudelaire